NOTRE ENVIRONNEMENT NOUS INTOXIQUE
La présence massive de substances chimiques de synthèse dans nos vies est un fait relativement récent. C’est depuis les années 1950 que des milliers de substances issues des industries agrochimique et pétrochimique ont été mises sur le marché européen, le plus souvent sans tests ni contrôles. Bien qu’il existe des textes réglementaires pour encadrer leur fabrication et leur utilisation, la prolifération des substances chimiques est telle que beaucoup d’entre elles se répandent continuellement dans l’environnement et se retrouvent dans nos objets du quotidien. Elles s’accumulent ainsi dans l’eau, dans l’air, dans les sols et jusque dans les organismes des animaux et des êtres humains.
Si certains produits chimiques ont permis d’améliorer nos conditions de vie, d’autres provoquent des atteintes irréversibles à la santé et l’environnement. Le lien entre la dégradation de l’environnement et l’explosion des maladies chroniques, qualifiées par l’Organisation mondiale de la santé d’« épidémie mondiale », est étayé par de nombreux rapports scientifiques.
Ainsi, l’exposition chronique à un cocktail de substances chimiques, à commencer par les perturbateurs endocriniens, peut favoriser l’apparition de pathologies graves tels que la stérilité, la puberté précoce, des malformations génitales chez les garçons, des cancers hormono-dépendants, l’obésité, le diabète, les maladies neuro-dégénératives ou encore les troubles comportementaux.
L’ÉLARGISSEMENT DU CHAMP D’ACTION DE GÉNÉRATIONS FUTURES : DES PESTICIDES À D’AUTRES POLLUANTS CHIMIQUES
Générations Futures se bat depuis plus de 20 ans contre l’usage des pesticides chimiques de synthèse. Depuis 6 ans, l’association publie les rapports EXPPERT, qui mettent en évidence l’exposition de la population aux perturbateurs endocriniens. De nouvelles méthodes analytiques, telles celles développées par le laboratoire ToxSeek, permettent d’élargir le champ d’analyse à près de 2 000 polluants organiques et inorganiques (métaux lourds) présents dans l’organisme.
Sur la base de ces nouvelles connaissances, Générations Futures souhaite étendre ses actions à d’autres familles de polluants chimiques, tels que les biocides, les plastifiants, les nanomatériaux, les métaux lourds.
L’association entend ainsi montrer la généralisation de la contamination de nos milieux de vie et de nos organismes. Elle considère qu’il est urgent de protéger la santé de chacun, à commencer par celle des enfants à naître.
QUATRE CHAMPS PRIORITAIRES
Révéler la présence de produits chimiques dangereux pour la santé et l’environnement
Différents moyens analytiques et cartographiques nous permettront d’identifier les polluants chimiques cancérogène, mutagène ou reprotoxique, ou perturbateurs endocriniens contenus dans les milieux naturels, dans notre habitat, dans les objets de notre quotidien et dans nos organismes. Ces données ont vocation à informer et alerter le grand public, les professionnels de santé et les autorités sur l’omniprésence de ces substances et sur les dangers qu’elles représentent.
Placer les industriels face à leurs responsabilités
Générations Futures s’engage à promouvoir l’application du principe « pollueur payeur ». Les producteurs de risques doivent assumer la part de responsabilité qui leur incombe, notamment par le versement de redevances ciblées visant à financer : des travaux de recherche complexes menés par des experts indépendants (tels que l’étude des effets cocktail, qui remettent en cause les raisonnements classiques de la toxicologie et nécessite de développer de nouvelles approches), des travaux d’assainissement et de dépollution de certains sites et milieux, et enfin le développement de solutions de substitution sûres. Des sanctions financières doivent être envisagées contre les industriels qui commercialisent des produits contenant des substances connues ou suspectées d’être dangereuses pour la santé et l‘environnement, sans développer d’alternatives non toxiques.
Replacer l’individu dans un environnement sain
Une meilleure connaissance des sources de pollution permet de mieux maîtriser son environnement et d’éliminer de notre quotidien une partie des produits toxiques. Nos recommandation s’adresseront en priorité aux populations vulnérables, en particulier les femmes enceintes et les enfants en bas âge. Comme nous l’avons fait dans notre brochure d’information sur les perturbateurs endocriniens, nous axerons notre communication sur les solutions et les alternatives aux produits nocifs. Néanmoins, Générations Futures considère que la réponse à apporter ne doit pas uniquement reposer sur des choix individuels. Même si les démarches volontaristes se développent, elles ne résoudront pas un problème que seule une volonté politique peut solutionner.
Agir aux niveaux réglementaire et juridique : un droit à la santé pour tous et pour les générations futures
Générations Futures s’engage à mener un combat politique et législatif, aux niveaux national et européen, pour faire interdire certaines substances connues pour leur dangerosité et inciter par tous les moyens la substitution par des alternatives non toxiques. L’association entend défendre l’application du principe de précaution et placer les pouvoirs publics face à leurs responsabilités. Générations Futures apportera son soutien et son expertise technique et juridique aux riverains vivant à proximité de sites pollués (usines de stockage et de retraitement de déchets, centres d’incinération, anciens sites miniers).
Notre époque et la crise sanitaire de la COVID 19 que nous traversons nous imposent à réfléchir à nos modes de vie. Même si la tâche semble immense, ne nous résignons pas à vivre dans un environnement contaminé.
Chaque action compte : interpellez vos élu.e.s, interpellez les industriels, alertez sur des pollutions, demandez réparations lorsque vous êtes victimes d’intoxication, détournez-vous des biens toxiques et polluants, changez vos habitudes de vie et vos modes de consommation.
Ensemble, abolissons les substances chimiques toxiques !