Bulle 1.000 jours : une application réalisée par des professionnels de santé pour se protéger des perturbateurs endocriniens

Afin de protéger les femmes enceintes et leurs enfants de moins de 2 ans de la contamination chimique et des perturbateurs endocriniens, l’application « Bulle 1.000 jours » a été créée par des soignants en Paca, avec le soutien de l’Association Santé Environnement France (ASEF). En se basant sur des questionnaires, l’application propose des conseils et des fiches pratiques. Gratuite, elle vise aussi à réduire les inégalités d’accès à une information fiable et cohérente.

Dans l’attente du retrait du marché de ces substances dangereuses, il est indispensable de disposer de tels canaux d’informations afin de limiter au maximum l’exposition des plus vulnérables à des moments décisifs de la vie.

Car en effet, la période de la conception aux deux premières années de la vie de l’enfant après la naissance est déterminante pour son développement et sa santé à l’âge adulte. Cette période dite des 1.000 jours « se caractérise par un rythme de croissance sans équivalent à l’échelle d’une vie : le bébé grandit de deux centimètres par mois, la taille de son cerveau est multipliée par cinq et les connexions neuronales s’y établissent à la fréquence de 200 000 par minutes« . [1]

L’importance des 1.000 jours fait l’objet d’un consensus de tous les experts de la petite enfance. En effet, cette période correspond aussi une période de grande vulnérabilité. ainsi, la nutrition, le milieu affectif, les influences extérieures sont autant de facteurs déterminants pour l’avenir de l’enfant. L’OMS, quant à elle recommande de limiter l’exposition aux perturbateurs endocriniens pendant les 1.000 premiers jours de vie.

Il faut savoir que notre environnement a considérablement changé depuis plusieurs décennies. Nous vivons désormais au contact permanent de polluants multiples présents dans l’air, l’eau, les aliments et les biens de consommation. L’étude de santé publique française Esteban, qui est la première étude à fournir une évaluation représentative de l’exposition biologique aux contaminants domestiques au sein de la population française, confirme que l’exposition à 6 familles de polluants, tant chez les enfants que chez les adultes, est généralisée.

Ces six familles comprennent : trois bisphénols (A, F et S), des phtalates, des parabènes, des éthers de glycol, des retardateurs de flamme bromés (RFB) et des composés perfluorés (PFAS).Tous sont toxiques pour l’Homme, car ils présentent par exemple des effets cancérigènes ou perturbateurs endocriniens. Ils se trouvent dans des objets divers tels que les cosmétiques, les textiles, les vernis, les peintures, les solvants, les produits ménagers, les revêtements adhésifs des poêles, les ustensiles de cuisine, les jouets en plastique, etc.

Il est primordial d’agir sur l’exposition des enfants, étant donné qu’il s’agit d’une population particulièrement vulnérable chez qui les concentrations retrouvées sont plus élevées.

Retrouvez le détail des résultats de l’étude Esteban

[1] Tout comprendre sur les 1000 premiers jours, Ministère des solidarités et de la santé. Consulté le 28 juin 2021 : https://solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/1000_jours_4_pages_2019_vweb.pdf