Participation de Générations Futures à l’Assemblée générale de HEAL

Photographie prise lors de l’assemblé générale de HEAL en 2018, à laquelle Générations Futures avait participé

L’Alliance pour la santé et l’environnement (Health and Environment Alliance, HEAL), dont Générations Futures est fière d’être membre, a tenue son assemblée générale en ligne, les 27 et 28 septembre dernier. C’est avec un grand plaisir que nous avons participé à distance à cet événement et assistés aux présentations et aux échanges avec le vaste réseau d’associations européennes que rassemble HEAL.

Lors de ces deux journées nous avons notamment pris connaissance du rapport de l’Agence européenne pour l’environnement (AEE), qui porte sur une vaste étude sur la santé et l’environnement, intitulé « Un environnement sain, une vie saine : comment l’environnement influe sur la santé et le bien-être en Europe » (« Healthy environment, healthy lives : how the environment influences health and well-being in Europe »).

Selon ce rapport, publié le 8 septembre 2020, une part importante de la charge de morbidité en Europe est le fait de la pollution environnementale d’origine anthropique. Les problèmes de pollutions (atmosphérique et sonore), les conséquences du changement climatique (que ce soit les conséquences des pics de chaleur enregistrés lors des canicules ou celles des pics de froid), ainsi que l’exposition à des produits chimiques dangereux, sont à l’origine de problèmes de santé chez les citoyens européens.

Voici les principaux constats du rapport :

  • la mauvaise qualité des environnements contribue à 13% des décès ;
  • la première menace environnementale pour la santé en Europe est la pollution atmosphérique avec plus de 400.000 décès prématurés chaque année ;
  • la deuxième menace est la pollution sonore, qui contribue à 12.000 décès prématurés ;
  • viennent ensuite les conséquences du changement climatique et plus particulièrement les vagues de chaleur ;
  • les citoyens européens subissent des expositions multiples à la pollution de l’air, de l’eau, à la pollution sonore et aux produits chimiques. Dans certains cas, ces expositions se combinent et affectent d’autant plus la santé ;
  • les villes européennes sont vulnérables et ne disposent pas assez d’espaces verts et bleus ;
  • enfin, comme le rappelle Hans Bruyninckx, directeur exécutif de l’AEE « […] une action forte est nécessaire pour protéger les plus vulnérables de notre société, car la pauvreté va souvent de pair avec le fait de vivre dans de mauvaises conditions environnementales et d’être en mauvaise santé».

Le Pacte vert pour l’Europe porte un changement d’orientation indispensable dans l’agenda politique européen. Il a pour principal objectif de définir une stratégie durable et inclusive afin d’améliorer la santé et la qualité de vie des européens dans un environnement sain. La nouvelle stratégie en faveur de la biodiversité, le plan d‘action en faveur de l’économie circulaire, la stratégie durable sur les produits chimiques ou encore la stratégie « De la ferme à la fourchette », s’inscrivent dans cette démarche.

D’autre part, le rapport de l’AEE souligne le fait que, bien qu’une mort sur 8 en Europe soit liée à des facteurs environnementaux, tous les pays ne sont pas touchés de manière égale. En effet, cet impact est d’autant plus fort chez les pays les plus pauvres et notamment dans les pays de l’Est. Ce chiffre monte ainsi à plus de 1 morts sur 4 (27%) en Roumanie, alors qu’il s’élève à une mort sur 10 en France.

Lors de cette assemblée, nous avons également assisté à la présentation du rapport de l’Organisation mondial de la santé (OMS) : « Après Covid-19 : manifeste pour un monde en meilleure santé », par Maria Neira, directrice du département de Santé publique et environnement à l’OMS.

Six recommandations pour un monde en meilleure santé et plus soucieux de l’environnement ont été formulées :

  1. Protéger et préserver la source de la santé humaine : la nature ;
  2. Investir dans les services essentiels, depuis l’eau et l’assainissement jusqu’au énergies non polluantes dans les établissements de soins ;
  3. Assurer une transition énergétique rapide dans l’intérêt de la santé ;
  4. Promouvoir des systèmes alimentaires sains et durables ;
  5. Construire des villes saines et vivables ;
  6. Cessez d’utiliser l’argent du contribuable pour financer la pollution.

L’assemblée générale de HEAL a aussi été l’occasion d’échanger et de réfléchir collectivement à différents thèmes d’intérêt, à savoir :

  • les différentes stratégies européennes, sur les produits chimiques, les pesticides et les perturbateurs endocriniens : « Chemicals/Pesticides : Chemicals strategy, Farm to Fork, EDCs« ;
  • les pistes d’action édictées par les Nations unies pour lutter contre la pollution de l’air;
  • la mise en application des recommandations contenues dans le manifeste de l’OMS.