En février 2019, la célèbre enseigne Suédoise de mobiliers et d’objets de décoration IKEA a mis en vente des rideaux vendus comme « purificateurs d’air ». En réponse à cette commercialisation, l’équipe d’Avicenn, une association de veille sur les nanomatériaux, s’est chargé d’enquêter sur la composition de ces rideaux. Suspectant la présence de nanoparticules de dioxyde de titane (TiO₂), connues pour les propriétés photocatalytiques vantées dans la publicité de ce produit, Avicenn a par la suite mis en évidence leur présence grâce à la réalisation d’analyses par le laboratoire national de métrologie et d’essais.
Pour rappel, les nanoparticules de dioxyde de titane sont notamment utilisés par l’industrie pour rendre des produits brillants (aliments, médicaments, produits cosmétiques), comme barrière anti-UV dans des crèmes solaires par exemple ou encore comme agent antibactérien, notamment dans des produits cosmétiques ou textiles. Par ailleurs, ces nanoparticules sont interdites en France dans les aliments, boissons et emballages en tant que colorant depuis 2020 (colorant E171). Cela s’explique principalement par les incertitudes concernant la caractérisation du danger associé au E171 et notamment des études toxicologiques sur le potentiel cancérigène et les effets sur la reproduction.
Voila que depuis le mois de mai, les rideaux IKEA ciblés ont été retiré de la vente. La marque explique cette décision par une trop faible performance de purification d’air par rapport à ce qui était attendu. Même si ce retrait n’a semble t-il pas été motivé par les interrogations vis à vis de l’innocuité des nanoparticules de dioxyde de titane, nous nous réjouissons de celui-ci puisque les données actuellement disponibles démontrent que le TiO2 est un cancérogène avéré par inhalation chez l’animal. Le principe de précaution doit donc prévaloir.