Alors que la pollution par les plastiques est désormais largement connue du grand public, on parle généralement peu des additifs qu’ils contiennent. Pourtant, ils représentent une sérieuse menace pour la santé humaine et l’environnement.
Ces produits chimiques sont ajoutés lors de la production des plastiques dans le but de modifier certaines propriétés, comme la flexibilité ou la résistance notamment. Même s’ils sont généralement introduits en de faibles quantités, les additifs font partie intégrantes du produit final et sont par conséquent susceptibles d’être relargués lors du cycle de vie du plastique.
Le problème est que parmi eux, plusieurs sont reconnus perturbateurs endocriniens, c’est à dire qu’ils sont capables d’interagir avec le système hormonal. Or, comme les hormones régulent de nombreuses fonctions biologiques (croissance, déclenchement de la puberté, reproduction, etc), l’exposition aux perturbateurs endocriniens peut aboutir à des troubles sur la santé humaine extrêmement divers : cancers, problème de thyroïde, diabète, obésité, infertilité, troubles du système nerveux, troubles comportementaux, puberté précoce, etc.
Dans un nouveau rapport intitulé « Plastiques, Perturbateurs endocriniens et Santé », l’Endocrine Society et l’IPEN font le point sur la menace que représente les additifs chimiques du plastique sur notre santé et l’environnement. Selon ce rapport, la production de plastique s’élevait en 2017 à près de 350 millions de tonnes, réparties majoritairement en Asie (50%), en Europe (18,5%) et en Amérique du Nord (17,7%). Cette production nécessite près de 6% des ressources mondiales de pétrole et de gaz et bénéficie majoritairement à l’industrie de l’emballage, suivis par le secteur de la construction, l’industrie automobile, l’électronique, les textiles et les produits de consommation.
En outre, les principales conclusions de ce rapport sont les suivantes:
- Cent quarante-quatre produits chimiques ou groupes de produits chimiques reconnus comme dangereux pour la santé humaine sont activement utilisés dans les plastiques pour des fonctions allant de l’activité antimicrobienne aux colorants, retardateurs de flamme, solvants, stabilisateurs d’UV et plastifiants.
- L’exposition à ces produits chimiques peut se produire pendant toute la durée de vie des produits en plastique, du processus de fabrication au contact avec le consommateur, en passant par le recyclage, la gestion et l’élimination des déchets.
- L’exposition aux perturbateurs endocriniens est un problème universel au regard de la contamination de la grande majorité des personnes
- Les microplastiques, c’est à dire toute particule de plastique de moins de 5 mm de diamètre, contiennent des additifs chimiques, qui peuvent s’en échapper et exposer la population. Ils peuvent également accumuler des produits chimiques toxiques provenant du milieu environnant, tels que l’eau de mer et les sédiments, fonctionnant comme des supports pour les composés toxiques.
- Les bioplastiques/plastiques biodégradables, présentés comme plus écologiques que les plastiques, contiennent des additifs chimiques similaires à ceux des plastiques conventionnels et ont également des effets perturbateurs sur le système endocrinien.