Le SRAS-CoV-2, virus qui provoque la maladie COVID-19, a infecté des millions de personnes dans le monde et en a tué des centaines de milliers. La pandémie a galvanisé les communautés scientifiques mondiales, entraînant plus de 21 000 publications scientifiques au cours des six premiers mois de 2020 seulement.
Une des conclusions importantes tirées de ces études est que la gravité de la COVID-19 dépend de l’état de santé préexistant du patient, qui compromet la capacité de l’organisme à lutter contre la maladie.
Selon le Centre américain de contrôle des maladies, les affections préexistantes les plus courantes associées à une forme grave comprennent les maladies pulmonaires obstructives chroniques, l’obésité, les maladies coronariennes et le diabète. Il est important de noter que ces maladies chroniques sont également liées à l’exposition à des produits chimiques dangereux, en particulier à des produits chimiques qui interfèrent avec le système endocrinien.
Les perturbateurs endocriniens sont identifiés par leur capacité à causer des dommages en interférant avec nos systèmes hormonaux. Malheureusement, les perturbateurs endocriniens nous entourent dans notre vie quotidienne et comprennent des produits chimiques utilisés comme retardateurs de flamme, dans la production de plastiques, dans les emballages alimentaires, dans les pesticides et pour de nombreuses autres applications. Il a été démontré que les communautés exposées à un plus grand nombre de ces produits chimiques dangereux présentent des taux plus élevés des maladies chroniques préexistantes citées précédemment. Les perturbateurs endocriniens participent donc à l’aggravation de la nocivité et de l’impact de la COVID-19.
Certains affirment que si un perturbateur endocrinien entraîne un effet néfaste, alors toutes les personnes exposées devraient présenter cet effet. Or, cela revient à dire que si les cigarettes provoquent le cancer, alors tous les fumeurs auraient un cancer. En outre, comme tout le monde ne fume pas, les études peuvent comparer les taux de cancer dans la population des fumeurs avec ceux de la population des non-fumeurs. Cela est impossible avec de nombreux perturbateurs endocriniens car tout le monde y est exposé. Autrement dit, il n’existe pas de population témoin non exposée. Enfin, depuis la vie intra-utérine, nous sommes exposés de manière involontaire (contrairement à des expositions volontaires comme le tabagisme ou la consommation d’alcool) à un mélange de centaines de substances chimique.
La relation entre la gravité de la COVID-19 et les expositions aux perturbateurs endocriniens montre clairement que les politiques gouvernementales actuelles ne protègent pas notre santé. Les données relatives aux décès dus à la COVID-19 révèlent que l’exposition aux perturbateurs endocriniens a un effet direct sur la santé et compromet également la capacité de populations entières à réagir à une pandémie. Les populations humaines doivent être protégées contre l’exposition aux perturbateurs endocriniens et l’évaluation des produits chimiques n’est aujourd’hui pas adaptée. Les perturbateurs endocriniens connus doivent être remplacées par des alternatives sûres. Une meilleure mise à disposition des informations devrait être mise en place pour les populations. La COVID-19 a mis en évidence les échecs des politiques de santé publique et la nécessité de nous protéger contre l’impact des polluants environnementaux.
Source :
IPEN. COVID-19 and chemicals. [en ligne] disponible sur : https://ipen.org/site/covid-19-and-chemicals. Consulté le 31/12/2021.